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Une partie de la France sous l’influence du Bardarbunga ?

Plusieurs éléments tendent à montrer une incidence des rejets volcaniques islandais sur la qualité de l'air en France.

En début de semaine (22 septembre)  une élévation des niveaux de concentrations de dioxyde de soufre (SO2) a été constatée par les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) du Nord Pas de Calais, de Picardie, de Champagne Ardennes. L’étendue géographique de ce phénomène a rapidement amené les experts à s’interroger sur l’influence d’un panache issu de l’activité volcanique en Islande (le volcan Bardarbunga est actuellement en activité).

En parallèle les concentrations de particules (PM) en France (et plus généralement dans les pays bordant la Mer du nord), ont également subi une hausse significative, dès le 22 septembre. La valeur limite journalière (50 µg/m3) a été dépassée en plusieurs stations du Nord de la France et notamment de la région parisienne.

Les deux phénomènes doivent être liés car les sulfates, résultant de l’oxydation du dioxyde de soufre dans l’atmosphère, entrent dans la composition chimique des particules.

Le graphe ci-dessous, issu du supersite SIRTA[1] localisé à Palaiseau montre l’évolution de la composition des particules fines en région parisienne. On note en rouge un pic (avec des niveaux inhabituels) de concentrations en sulfate les 22 et 23 septembre coïncidant avec une augmentation du niveau de particules observés par les AASQA.

 

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Evolution de la composition des particules fines (inférieure à 1 µm) sur le site du SIRTA

 

Les simulations réalisées montrent que les conditions météorologiques des jours passés étaient propices au transport du panache des émissions gazeuses du volcan sur une large partie de l’Europe de l’Ouest et notamment sur l’ouest et le nord de la France.

La trajectoire suivie par ce panache coïncide avec l’augmentation des concentrations en sulfate et particules dans les régions concernées.

Les cartes ci-dessous montrent les concentrations de PM10 (en moyennes journalières) les 22, 23 et 24 septembre en France, issues des analyses PREV’AIR (modélisation corrigée avec les observations des AASQA)

22 Septembre 2014

23 Septembre 2014

24 Septembre 2014

   

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Concentrations en PM10 (µg m-3) du 22 au 24 Septembre 2014

La carte ci-dessous est fournie par le projet Copernicus/MACC (http://atmosphere.copernicus.eu)  qui met en œuvre une chaine de prévision des polluants atmosphériques à l’échelle du globe. Elle représente un zoom des niveaux de concentrations[2] de SO2, pour le 23 septembre issues de résultats de modélisation combinés avec des observations satellites. La mer du Nord et le Nord de la France étaient déjà sous l’influence d’un panache de dioxyde de soufre qui a poursuivi sa trajectoire plus au sud.

 

 


[1] L’INERIS exploite depuis plusieurs années, conjointement avec le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’environnement (LSCE) les résultats issus d’un appareil ACSM, mesurant la composition chimique des particules

[2] Concentrations intégrées sur plusieurs kilomètres d’altitude  appelées « colonnes totales »